La technique de la gravure sur bois, alliant le jeu des contrastes et la précision du dessin, se prête bien aux efforts de composition et de structuration de l’espace entrepris en peinture.
Dufy peut y donner libre cours à son goût de l’imagerie populaire et son inclination pour l’art médiéval qui apparaissait déjà dans la série picturale des baigneuses.

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"La rigueur du noir et du blanc est tempérée par l'aspect ornemental de la végétation. Dufy obtient cet effet par la variété de son graphisme, le jeu des contrastes rectilignes qu'il y introduit, et celui des formes qui s'inscrivent en arabesques décoratives. Ainsi s'instaure dans l'Amour ce dialogue permanent entre hachures noires sur fond blanc et traits blancs sur fond noir."

Raoul Dufy est ainsi amené, en 1910, à illustrer "Le Bestiaire" de Guillaume Apollinaire, travail refusé par Picasso.
Il va y affirmer son sens extraordinaire de la composition et faire de cette technique, qui laisse peu de place aux nuances, « un inlassable éclatement de la lumière ».

On y découvrira également, comme dans le personnage d’Orphée, les premiers signes d’une évolution de style qui aboutira à la manière propre de Dufy et à l’épanouissement de la courbe et de l’arabesque dans une totale liberté d’expression.

De même, l’évidente volonté de
« remplir le cadre » (à la manière des sculpteurs romans du XII^e siècle) annonce le style que Dufy développera dans ses futures œuvres décoratives.

Le talent révélé par ces œuvres gravées va conduire Raoul Dufy dans un domaine de création inattendu qui offrira une orientation nouvelle à sa carrière...